lundi 30 mai 2011

Extrait du FUKANZAZENGI de Maitre DOGEN



1. La Voie est foncièrement parfaite. Elle emplit tout. Comment pourrait-elle découler de la pratique et de la réalisation? Le véhicule du Dharma est libre et ne souffre d'aucune entrave. En quoi l'effort de l'homme réfléchi est-il nécessaire? En vérité, le Grand Corps est au-delà de toutes les poussières du monde. Peut-on encore supposer qu'il existe un moyen de l'épousseter? Il n'est rien singulier, il est exactement là où il se trouve, à quoi bon errer?




2. Cependant, s'il y a un fossé, si petit soit-il, la voie reste aussi lointaine que le ciel de la terre. Si l'on manifeste la moindre aversion, l'esprit se perd dans la confusion. Imaginez une personne qui se loue de comprendre et qui s'illusionne sur son éveil - devinant la sagesse en toutes choses - se joint à la voie, clarifie son esprit et fait naitre le désir d'escalader le ciel par ses propres moyens. Cette personne a entrepris l'exploration originelle, mais elle s'est restreinte par des limitations. Ainsi, elle n'est pas totalement engagée sur la voie de la délivrance.




3. Ai-je besoin du Bouddha, qui possédait la connaissance innée? On perçoit encore les effets des six années passées assis en lotus dans une immobilité totale. La transmission du sceau jusqu'à nos jours a conservé la mémoire de Boddhidharma et de ses neufs années de méditation face au mur. Comment nos contemporains peuvent-ils penser être dispensé de pratiquer?




4. Par conséquent, il est nécessaire d'abandonner une pratique qui ne se fonde que sur la compréhension intellectuelle et sur les concepts. Apprendre l'introspection qui dirige la lumière vers l'intérieur, pour illuminer notre vraie nature. Le corps et l'âme d'eux-même s'estomperont, et notre visage originel se révèlera. Si nous voulons atteindre l'éveil, il est nécessaire de pratiquer sans tarder.




5. Pour Sanzen, une pièce silencieuse convient. Mangez et buvez frugalement. Refusez tout engagement et abandonnez toutes préoccupations. Ne pensez pas : "ceci est bien, cela est mal". Ne prenez aucun parti. Arrêtez tous les mouvements de l'esprit conscient. Ne portez aucun jugement sur ce qui est pensé. N'ayez aucune envie de devenir un Bouddha. Zazen n'a radicalement rien à voir avec la position assise ou la position allongée.






@ suivre.


dimanche 29 mai 2011

Séances de juin.

Au mois de juin 2011, toutes les séances auront lieu au : 31, Av Édouard Herriot à Brive (cabinet infirmier sur l'ancienne avenue de Toulouse, en face du restaurant le Marrakech), le programme est le suivant:

 
Jeudi 2 juin: zazen à 19 heures 30.
 
Samedi 4 juin: zazen à 9h30.

Jeudi 9 juin: zazen à 19 heures 30.
 
 
Samedi 11 juin: zazen à 9h30.

 
Jeudi 16 juin: zazen à 19 heures 30.


Vendredi 17 juin: Assemblée Générale à 19 heures au dojo + "repas d'été" du groupe de Brive à 20 heures!
 
 
Samedi 18 juin: zazen à 9h30.
 
 
Jeudi 23 juin: zazen à 19 heures 30.
 
 
Samedi 25 juin: zazen à 9h30.


Jeudi 30 juin: zazen à 19 heures 30.

Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément
Pensez à apporter votre zafu (coussin de médiation) ainsi qu' un tapis de sol épais ou une couverture.
 

Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible.
 
 
Tarifs 2011: 5 € par séance ou 20 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités...

samedi 28 mai 2011

Règles du Dojo par Maître Deshimaru

1. Dans ce dojo, ne sont admises que les personnes sincères et


concentrées, voulant pratiquer la Voie en continuant zazen. Ceux qui

viennent dans un autre esprit doivent y réfléchir.


2. Tous les disciples doivent s’harmoniser comme le lait et le miel, créant

ainsi une bonne et forte atmosphère. Bien que vous ne soyez

maintenant que des disciples, vous pourrez par la suite devenir maîtres

pour l’éternité. Mais pendant zazen, chacun de vous est semblable à

Bouddha ou à Dieu.


3. Dans ce dojo, soyez des amis spirituels pratiquant ensemble le précieux

zazen. Ceci est digne de respect et il ne faut pas l’oublier. Cette grande

ferveur est plus importante que tous les liens de la terre qui, eux, ne

sont pas éternels.


4. Les disciples anciens doivent enseigner avec douceur, sans esprit

d’arrogance.


5. Et suivre très exactement l’enseignement transmis, préservant comme

un trésor chaque règle du dojo. Ceux qui ne les suivent pas, le

responsable doit leur demander de partir.


6. Dans le dojo, on ne doit pas mal parler, ni discuter. Ne pas créer

d’agitation, mais pratiquer la discrétion. Ne pas gêner les autres. Il est

essentiel de respecter chacun des autres pratiquants.


7. Revêtir des habits sombres n’attirant pas l’attention, si possible un

kimono. Enlever toutes les décorations : bijoux, foulards, etc.


8. Les personnes qui discutent ou se querellent, celles qui causent des

troubles, ne peuvent pas entrer dans le dojo. Pas plus que les

déséquilibrés mentaux ni les personnes sous l’emprise de drogues ou

d’alcool. Si cela se produit, le responsable doit leur demander de partir.


9. Une stricte morale sexuelle doit être observée dans les amitiés qui
se nouent au dojo.


10. Tout le monde doit arriver 10 mn avant l’heure du zazen.


11. Il est interdit d’emporter les zafus du dojo, de l’encens, ainsi que tout autre objet.


12. Après la fin du zazen et de la cérémonie, tout le monde doit sortir

ensemble, seul le kyosakuman reste en dernier.



13. Personne ne peut rester au dojo en dehors du temps de zazen sans

l’autorisation du responsable.


mercredi 25 mai 2011

Santal

Sortez délicatement une baguette de santal, allumez-la de la main droite, éteignez-en la flamme non en soufflant dessus, mais en secouant doucement la baguette, piquez-la dans sa coupelle, asseyez-vous, faites silence. Elle est là, tremblotante, toujours près de se briser, grosse en sa gracilité de tous les miracles qu'elle va dérouler devant vous.

Légère, une fumée bleutée commence à s'élever dans l'air. Elle forme de lentes volutes qui s'embrassent, se déprennent, de capricieuses arabesques, des cortèges de profils changeants, des noeuds qui se dénouent d'eux-mêmes.

La baguette de santal a pour page l'espace. Alors que jamais ne bouge sa plume de lumière, la phrase qu'elle trace n'est jamais la même. Vous regardez monter ces arborescences maniérées qui semblent enserrer d'invisibles colonnes d'air, ou comme les fins rinceaux de cornaline escaladent de leurs courses les neiges du Tâj-Mahal. Vous suivez l'évolution de ces flexibles déploiements, de ces subtils ballets de symboles. Et vous vous demandez quels peuvent être ces débris d'un mystère incohérent, dont vous ne saisissez pas l'évasive identité.

A peine une respiration plus forte, et toute l'architecture s'effare, se cabre, s'effondre, court se recomposer ailleurs. Vous regardez errer le rêve.
Pour peu que vous observiez encore, vous vous direz que tous ces gracieux accidents de fumée miment et dansent les pensées, les songeries de l'esprit, que la tige odoriférante ressemble à un stylet tranquille ciselant le vide déroulé devant lui, dessinant dans leurs plus précis frémissements les rivages découpés, les méandres de l'imaginaire ; mais qu'elle décrit aussi les fines métamorphoses du devenir humain, et que, s'attardant en nostalgies, passant par des phases d'exaltation et d'abattement, c'est votre vie qu'elle vous raconte.

Mais telle est bien aussi l'image du devenir universel. Car, tandis qu'elle se consume lentement, vous verrez la baguette inscrire les cycles de l'éternité, qui se développent, s'harmonisent, se défont aux angles du destin, se réinventent sans cesse sous l'immobile bourrasque de l'Esprit, renaissent de leur propre évanouissement.

Jusqu'au moment où, dans l'obscurité tombée, ne brille plus devant vous qu'une goutte de lumière imperceptible comme le trou d'une serrure donnant sur l'autre monde. Le dernier soupir du santal trace un point d'interrogation au-dessus d'une traînée de cendre, et la baguette s'éteint au même instant que s'achève la dissolution cosmique.
Il suffit d'en cueillir une autre pour y allumer un nouvel univers.

Jean Bies, écrivain et poète

lundi 23 mai 2011

La maison vide.

"- A quoi les maîtres d'autrefois ont-ils accédé lorsqu'ils ont atteint le stade ultime? demanda un moine.

- Ils étaient comme des voleurs pénétrant dans une maison vide, répondit le maître."





Shu Kai.

mercredi 18 mai 2011

Notre rapport au monde : suite.

Article par Jean-Pierre Taiun Faure.



Bouddha, l'Eveillé, a trouvé le chemin qui ramène à la condition normale et il l'a enseigné. C'est ce qu'on appelle la Voie du Bouddha. L'être humain qui s'éveille, qui voit la réalité telle qu'elle est, ne cherche plus.... En revanche, il trouve... à chaque instant.


Plongé dans les phénomènes, il ne s'appuie sur aucun dogme; mais par la qualité de son rapport avec le monde, de ses interactions avec lui, parce qu'il est en harmonie avec l'univers, il ne rencontre jamais d'impasse.


Même si on peut trouver une justification philosophique à notre existence, même si nos idées sur le sens de la vie peuvent être vraies et cohérentes, lorsque nous sommes en situation, elles ne nous viennent pas toujours à l'esprit. Ce qui aide véritablement dans la vie ce sont les qualités de coeur.


L'ouverture du coeur, tout le monde comprend confusément de quoi il s'agit, mais cela reste quelque chose de mystérieux. Y aurait-il une clé pour ouvrir le coeur?


Bouddha nous étonne quand il nous dit que le coeur est toujours ouvert, mais qu'on ne le sait pas... ou que l'on oublie et qu'à notre ignorance, on ajoute de la confusion en s'agitant dans tous les sens. Il nous convie à nous asseoir dans le silence et l'immobilité, à nous asseoir sans intention, et à faire l'expérience de l'existence pure... C'est-à-dire à contempler, le coeur ouvert, la nature réelle de notre existence, à voir clairement ce que nous sommes, ce que sont toutes choses... et le rapport qu'elles entretiennent entre elles.


L'homme moderne se dirige sans cesse vers davantage de connaissances, davantage de réponses techniques. Il privilégie le savoir intellectuel plutôt que l'ouverture du coeur. Même si ces attitudes ne s'opposent pas, il met l'emphase sur le savoir intellectuel au détriment de l'ouverture du coeur. C'est malheureusement cette pensée qui se répand dans le monde entier. Peut-être a t-il négligé la dimension absolue de la vie. Peut-être aurait-il besoin de méditer, lui qui confond parfois le mental avec l'esprit.

dimanche 15 mai 2011

Notre rapport au monde : source de sens.

Article par Jean-Pierre Taiun Faure.


Jean-Pierre Faure est moine de l'école zen Soto et a reçu la transmission de Donin Minamizawa Roshi. Il est l'abbé du monastère bouddhiste Kanshoji en dordogne. Ce texte est extrait de la conférence donnée lors d'un colloque à la Gendronnière.



Y a-t-il un sens à notre existence? Et si oui, quel est-il? Y a-t-il une raison à notre vie?

On entrevoit qu'il est difficile de donner des réponses claires à de telles questions.... Il n'empêche que la façon dont on mène sa vie dépend de la réponse intime que l'on donne à ces questions. Ces réponses ne se trouvent pas dans les livres, elles ne se cherchent pas chez les autres, ne proviennent pas plus de nos spéculations intellectuelles.

Peut-être qu'en fait il n'y a pas de réponses... mais que de mauvaises questions. Et si la réponse n'était pas dans les mots? Si elle était, comme dit la chanson, dans le vent, dans la vie... Insaisissable.


Les hommes sont tous d'accord sur les valeurs universelles, les non-croyants comme les croyants... tous sont d'accord pour dire que la paix c'est mieux que la guerre, que l'amour c'est mieux que la haine, que la générosité c'est mieux que l'avarice, etc. Là où ils différent, c'est sur l'importance qu'ils attachent à ces valeurs, sur l'ordre dans lequel ils les rangent, et surtout les moyens pour y accéder.


Lorsque l'homme dirige son regard vers ces valeurs universelles et qu'il les réalise dans sa vie, il devient un homme libre, sage, compatissant, sans tension : il est dans la condition normale.

La pratique juste de chaque instant n'est autre que la pratique de la condition normale. Il est vrai qu'il est difficile de s'y tenir dans ce monde agité, où l'on est submergé par un flot d'opinions, de théories, où l'on doit faire face à des situations sans cesse nouvelles que l'on ne sait pas trop gérer.


@ suivre.

lundi 9 mai 2011

Le point de vue de notre ego.

Dans le Bouddhisme, nous disons que la vie et la mort sont l'apparition d'une pensée et la disparition de cette pensée. Apparaître et disparaître; des pensées viennent et vont.... Voilà ce que l'on appelle "la vie et la mort".


Une pensée apparaît, c'est ce que nous appelons "la vie". Une pensée disparaît, c'est ce que nous appelons "la mort". Cela signifie que nous naissons à chaque instant et que notre vie est sans cesse renouvelée.


Malheureusement, entre la vie et la mort, entre deux pensées, nous interposons notre ego. De cette manière, nous percevons à la fois la vie et la mort. Le point de vue de notre ego intervient pour que nous soyons contents de la vie et que nous haïssions la mort. C'est cela qui nous bouleverse.


Ce n'est rien d'autre que le point de vue de notre ego.


Sekkei Harade.



mercredi 4 mai 2011

Séances de mai.

Au mois de mai 2011, (presque) toutes les séances auront lieu au : 31, Av Édouard Herriot à Brive (cabinet infirmier sur l'ancienne avenue de Toulouse, en face du restaurant le Marrakech), le programme est le suivant:

 
Jeudi 5 mai: zazen à 19 heures 30.
 
Samedi 7 mai: zazen à 9h30.


Jeudi 12 mai: zazen à 19 heures 30.
 
 
Samedi 14 mai: zazen exceptionnellement délocalisé et reporté au dimanche 15.

Dimanche 15 mai: "zazen champêtre" à Objat, nous quittons exceptionellement la ville, rendez vous à 10 heures. Inscription préalable impérative. La séance sera suivie d’un repas pris en commun, pensez à prendre votre panier pique-nique. (programme, lieu de rendez-vous, inscriptions, nous consulter).

 
Jeudi 19 mai: zazen à 19 heures 30.
 
 
Samedi 21 mai: zazen à 9h30.
 
 
Jeudi 26 mai: zazen à 19 heures 30.
 
 
Samedi 28 mai: zazen à 9h30.

Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément
Pensez à apporter votre zafu (coussin de médiation) ainsi qu' un tapis de sol épais ou une couverture.
 

Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible.
 
 
Tarifs 2011: 5 € par séance ou 20 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités...