mercredi 6 juillet 2011

Programme juillet et août 2011

En raison des vacances d’été et des travaux au dojo (à l’étage), vous verrez quelques changements par rapport au rythme habituel. Ce calendrier est susceptible de modifications, il sera réactualisé au fil de l’été, merci de le consulter régulièrement.

Sauf indication contraire, toutes les séances auront lieu dans notre local: 31, Av Édouard Herriot à Brive (cabinet infirmier sur l'ancienne avenue de Toulouse, en face du restaurant le Marrakech).

Jeudi 7 juillet: 19h30.
Samedi 9 juillet: 9h30 chez Évelyne (vous recevrez plus de détails et un itinéraire par mail). Rendez vous pour le covoiturage à 9 heures devant le dojo.

Semaine du 11 au 17 juillet: Attention pas de zazen, ni le jeudi, ni le samedi.
Par contre: zazen le mardi 12 juillet: à 19h30 au dojo.




Jeudi 21 juillet: 19h30.
Samedi 23 juillet: 9h30.

Jeudi 28 juillet: 19h30.
Attention pas de zazen le samedi 30 juillet.

Jeudi 4 août: 19h30.
Samedi 6 août: 9h30.

Jeudi 11 août: Vacances pas de zazen au dojo.
Samedi 13 août: Vacances pas de zazen au dojo.

Semaine du 13 au 21 août: Camp d’été et Sesshin à Kanshoji (http://www.kanshoji.org/2010/12/13-au-21-aout-2011-camp-dete/): Attention pas de zazen au dojo de Brive.

Jeudi 25 août: 19h30.
Samedi 27 août: 9h30.

Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément
Pensez à apporter votre zafu (coussin de médiation) ainsi qu' un tapis de sol épais ou une couverture.
 
Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible.
 
 
Tarifs 2011: 5 € par séance ou 20 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités...

lundi 4 juillet 2011

Entretien avec Taisen DESHIMARU, suite et fin...

Proposé par Shu Kai: voici la seconde partie de l’entretien avec Taisen DESHIMARU, propos recueillis par Marc de Smedt, paru dans la revue "Nouvelles clés".



N. C. : Quelle différence y a-t-il entre le raja yoga et le zazen ? C’estfinalement toujours de la méditation, jambes croisées en lotus ou demi-lotus !

T. D. : La différence ? C’est le coussin ! (rire). Ce n’est pas une plaisanterie. C’est le zafu, le coussin rond que l’on met sous ses fesses ! Ce simple coussin permet d’équilibrer complètement la posture, de l’ancrer dans le sol, les deux genoux touchent la terre, le coussin donne tout son sens à la beauté de l’assise. Essayez de croiser les jambes en lotus sans coussin et vous verrez la différence. Il y a toujours un genou qui se soulève, même légèrement, et toute la posture n’est pas aussi belle. Ni aussi efficace.

N. C. : Oui. Cette invention du coussin remonte d’ailleurs au Bouddha qui demanda un jour à un paysan qui fauchait son champ de lui couper de l’herbe sala, une herbe très souple, pour s’en confectionner un siège permettant d’équilibrer l’assise.

T. D. : Vrai. Vrai (True. True). Bouddha a trouvé la voie du milieu. Il avait vécu une vie de prince trop molle, puis une vie d’ascète trop exacerbée, il comprit que seul un juste équilibre permettait de trouver sa vérité propre. Ce n’était pas un hystérique comme beaucoup de spiritualistes !

N. C. : Un instrument de musique doit être justement accordé pour faire de la musique, l’histoire est fameuse…

T. D. : Oui. Et notre corps est comme un instrument de musique qu’il faut savoir accorder pour bien jouer la vie. Pour apprendre à « négocier la Voie », dit-on dans le zen.

N. C. : Quels sont les grands reproches que vous faites à nos contemporains ?

T. D. : D’être trop faibles (too weak).
La posture de méditation peut les rendre forts. C’est la civilisation qui les rend faibles, il y a trop de tout, trop à manger, trop de bruit, trop de publicité, trop d’images, trop de sexe ; trop, trop. Tout le monde est intoxiqué, hystérique, la voie naturelle est oubliée…

N. C. : Comment voyez-vous l’avenir ?

T. D. : Beaucoup de destructions, toujours davantage de pollutions. L’espèce humaine ne pourra se sauver que par la sagesse. La sagesse doit s’élever de l’humanité.

N. C. : Le simple fait de pratiquer zazen peut- if aider à réaliser cela ?

T. D. : Sur le plan personnel, certainement. Sur le plan collectif, le grain de sable de la sagesse peut enrayer la machine emballée. Peut- être… (Maybe…) Il faut le croire, fortement (strongly), il faut pratiquer, fortement. Une posture juste influence le monde entier… (silence) …comme un sourire influence tout le monde autour de vous. Il y a une grande différence entre les réactions suscitées par un sourire ou celles déclenchées par une insulte. Faire gassho (saluer les mains jointes) est mieux que dresser le poing ! Et une main ouverte saisit plus que qu’un poing fermé…

N. C. : Vous êtes donc confiant ?

T. D. : A la fin (at to the last) toutes les bulles d’air à la surface d’un cours d’eau font « plop » et reviennent se fondre à ce cours d’eau. Alors… ce n’est pas la peine de se poser trop de questions : comment va finir l’humanité, comment vais-je mourir, combien de temps mes enfants vont-ils vivre, comment vais-je survivre, quand est-ce que je vais rencontrer la femme de ma vie, quand est-ce qu’un homme va coucher avec moi… Quand, comment, pourquoi, on se torture sans cesse avec des questions inutiles. L’important est l’action : ici et maintenant, agir. La réponse aux questions vient toujours assez vite. La vie est comme une ligne faite de points. Chaque instant est un point. Plus chaque instant est vécu fort, plus les points, et donc la ligne, sont forts. Il faut tracer sa vie, fortement. La posture de méditation aide, c’est tout. Elle aide à guérir le corps et l’esprit.

N. C. : Vous dites aussi souvent que faire zazen, c’est entrer dans son cercueil. Qu’ est-ce que cela veut dire ?

T. D. : C’est votre koan ! (rire tonitruant).

N. C. : Je peux y répondre ?

T. D. : Certainement.

N. C. : Voilà. Dans la posture on retrouve un état qui existe avant notre naissance et après notre mort. On ressent un vide qui préexiste à notre existence. Si on devient vide (ku) on rejoint l’énergie primordiale (ki). C’est ça ?

T. D. : Comme vous voulez ! N’oubliez jamais cette phrase de l’Hannya Haramita Shingyo(le sutra de la Grande Sagesse que l’on chante souvent dans les dojos zen, à la fin des zazen du matin) :

Ku soku ze shiki
Shiki soku ze ku

Le vide crée le phénomène
Le phénomène créé le vide.

Il faut voir au-delà de la dualité. Au-delà du par-delà…

N. C. : Sensei, vous dites souvent que les gens sont trop égoïstes. Comment remédier à cela ?

T. D. : Par la pratique de la méditation, par le zazen, les bonnos (illusions, travers, défauts) décroissent naturellement, inconsciemment, automatiquement. Regardez-vous : avant, vous ne pensiez qu’à vous, maintenant vous faites des livres pour les autres (rires) ! Les Occidentaux ont cru jusqu’à maintenant que le zen est une philosophie intellectuelle. Or, au contraire, pratiquer le zen consiste à penser avec son corps, c’est unir le corps et l’esprit, c’est une sagesse du corps. Ch’an, zen, dhyana, zazen, tous ces mots définissent la méditation qui est pratique de tout le corps. Ainsi peut-on équilibrer les deux cerveaux. L’être moderne est gravement malade : la pratique de la méditation peut l’aider à devenir sain. Ce n’est pas la peine de s’enfuir dans une grotte dans la montagne pour cela. La posture elle-même est la grotte et la montagne. Où que vous soyez existe la vraie liberté, celle du poisson dans l’eau ou de l’oiseau dans le ciel. Mais on peut amener un cheval à la rivière, c’est à lui de boire… Transformer son karma reste l’affaire de chacun !

Entretien avec Taisen Deshimaru, propos recueillis par Marc de Smedt