samedi 24 septembre 2011

Biographie


Taisen Deshimaru naît en 1914 à Saga (Japon), dans une ancienne famille de samouraïs. Sa mère est une bouddhiste fervente, son père - homme d'affaires - le destine à une carrière dans le commerce. Déchiré entre l'idéal religieux de sa mère et le matérialisme de son père, il souhaite résoudre ce conflit et réconcilier ces deux mondes inconciliables.

Une quête spirituelle de plusieurs années le mène auprès de Maître Kodo Sawaki. Celui-ci est respecté et admiré dans tout le Japon. Deshimaru devient son disciple. Kodo Sawaki lui refuse l’ordination et lui demande de vivre socialement et de pratiquer le zazen.

Taisen Deshimaru mène donc une vie sociale et familiale, tout en continuant la pratique intense de zazen avec son maître. Ainsi, peu à peu, il résout la contradiction entre matériel et spirituel qui l'avait tourmentée dans sa jeunesse.
Peu avant sa mort, Kodo Sawaki l'ordonne moine et lui demande de porter le Zen, zazen, en Occident.

Deux ans plus tard, en 1967, il confie à son fils la responsabilité de la famille, règle ses affaires, et prend le Transsibérien pour la France, sur l'invitation d'un groupe macrobiotique, il est sans argent, et ne connaît pas un mot de français. Il souhaite y apporter la pratique du Zen, comme le lui a demandé son maître, Kodo Sawaki à la fin de sa vie.

L'une des caractéristiques de zazen réside dans son adaptabilité à l'environnement dans lequel il s'implante.

Taisen Deshimaru habite à Paris dans l'arrière-boutique d'un magasin diététique, il pratique zazen tous les jours, vit en donnant des massages shiatsu et tient des conférences. Soutenu par sa foi profonde en la pratique de zazen et en la transmission de son maître, il sait rendre l'enseignement des grands maîtres zen accessible à l'esprit occidental. Impressionnées par zazen et par la personnalité de Taisen Deshimaru, des personnes en nombre croissant pratiquent avec lui. Il ouvre un dojo, dirige les premières sessions et commence à donner des ordinations de bodhisattva et de moine. Son activité ne se limite pas à l'enseignement dans le dojo. Il a un profond désir d'aider l'homme dans la civilisation actuelle, dont il perçoit le déséquilibre, et de lui faire réaliser par zazen une compréhension plus approfondie de lui-même et de sa vie. Avec l'aide de ses disciples, devenus de plus en plus nombreux, il crée plus de cent dojos en Europe. Il fonde le temple de le Gendronnière, le plus grand dojo Zen en Occident. En même temps, il éduque ses disciples. Son enseignement est très concret et enraciné dans la vie quotidienne.

Dans ses dernières années, de plus en plus conscient de l'urgence d'aider les hommes dans le déséquilibre du monde moderne,Taisen Deshimaru intensifie ses activités, travaillant inlassablement, sans prendre de repos. Il disait alors : « Ma vie sera peut-être brève, mais au moins elle n'aura pas été égoïste. »

Il tombe malade au début de l'année 1982, ce qui ne l'empêche pas de continuer zazen chaque jour avec ses disciples. Au printemps, il part pour le Japon. Taisen Deshimaru y meurt le 30 avril. Ses dernières paroles à ses disciples sont : « Please, continue zazen. »

 

(biographie résumée par Shu Kai à partir de différents articles)

samedi 10 septembre 2011

Kusen

Ce mois-ci, Shu Kai nous propose un kusen (enseignement oral fait durant zazen) de Taiun Jean-Pierre Faure:


« La Voie, nous dit très clairement Maître Dôgen, n’est autre que l’harmonie du corps et de l’esprit. »

Cette harmonie, vous la trouvez en tournant votre regard vers l’intérieur.

Il y a harmonie entre le corps et l’esprit, il y a aussi harmonie entre soi et le reste de l’univers, mais la racine, c’est harmoniser le corps et l’esprit.

L’harmonie est brisée quand il y a séparation. Ce qui nous sépare, ce sont des pensées qui n’ont rien à voir avec la situation, des pensées qui n’acceptent pas la situation, des pensées qui veulent contrôler la situation, des pensées liées à l’idée du « moi » et du « mien ». On appelle cela des illusions : des interprétations fausses, distordues par l’idée du moi et du mien. Le moi, l’illusion ne veut pas mourir, elle est maintenue par une volonté personnelle : « Je veux ça. Je ne veux pas ça. »

Donc, les personnes qui courent, cherchent à l’extérieur, détruisent, par cette attitude même, l’harmonie du corps et de l’esprit. C’est pour cela qu’Obaku dit : « Plus vous chercherez, plus vous vous perdrez. »

La pensée juste est en accord avec la situation, elle provient de l’harmonie entre soi et la situation.

Dôgen, ainsi que tous les bouddhas et les patriarches, dit qu’une pratique gouvernée par le moi, est ce qu’il y a de pire. Quelqu’un qui ne pense qu’à lui, à être plus heureux, à recevoir plus d’amour, à avoir plus de reconnaissance… cette personne est à l’opposé de la pratique du Bouddha.

Quand le corps et l’esprit sont en unité, nous sommes en unité avec le reste de l’univers, nous épousons tout l’univers, rien ne nous sépare de l’univers, nous n’agissons que pour l’univers, naturellement, inconsciemment, automatiquement. Harmonisez le corps et l’esprit. La Voie n’est qu’une question d’harmonie. Harmonisez le bas du dos avec le haut du dos, le devant et le derrière, la droite et la gauche. Harmonisez la respiration et l’état d’esprit. Harmonisez la posture et la respiration. Harmonisez la posture et l’état d’esprit. Chaque instruction est en soi la Voie. Les maîtres, dans leur grande compassion, dans leur grande bonté, donnent des instructions à la portée de tous, il suffit juste de les pratiquer.

S’écraser les os, s’écraser la moelle, ce n’est pas bien difficile. Mais maintenir la résolution de l’esprit, ça c’est difficile. Harmoniser le corps et l’esprit en toute situation, dans les pires situations, au moment de mourir, quand on est malade, quand quelqu’un nous quitte… Cela demande une extrême délicatesse. Ce n’est pas possible de le faire si l’on est agité. Ce n’est pas possible de le réaliser si l’on est en colère. Le réaliser, c’est précisément mettre un terme à l’agitation. Réaliser, c’est arrêter la colère, c’est mettre un terme à tous les poisons de l’esprit.

Harmonisez le corps et l’esprit, dans la cérémonie, quand vous chantez les soutras, quand vous mangez la genmai (soupe de riz traditionnelle). C’est à partir de cette harmonie du corps et de l’esprit que l’harmonie existe partout. Donc laissez tomber les interprétations. Laissez tomber vos points de vue parano. Laissez tomber vos peurs, vos peurs injustifiées. Seulement maintenez l’harmonie entre vous et l’univers, sans séparation.

Certaines personnes critiquent le zen : « Pourquoi portez-vous tant d’attention à votre façon de manger ? Pourquoi faites-vous si attention aux détails ? » C’est que maintenir le corps et l’esprit en unité est d’une grande difficulté, cela demande toute notre attention. Maintenir l’harmonie entre toutes les cellules, entre tous les organes, entre toutes les existences, demande de faire les choses qui nous incombent de tout notre cœur, comme elles doivent être faites, sans rien en attendre pour soi.

Kusen de Taiun J-P Faure.
Dimanche 18 mars 2007 - Zazen de 06h30

samedi 3 septembre 2011

Actualités d'automne

Les herbes se couvrent
d'automne
Je m'assieds
Matsuo Bashô (1644-1694)



Du vendredi 23 au 25 septembre 2011 :
Sesshin dirigée par Hosetsu Laure Scemama au Monastère bouddhiste zen Kanshoji en Dordogne.
Inscriptions auprès du Centre Zen de Limoges (Tel.: 05.55.32.81.05 & 05.55.32.41.60) ou par email : kanshoji@wanadoo.fr





Atelier du Dharma : Les quatre vœux du Bodhisattva
Dirigé par Taiun JP Faure au Monastère Kanshoji, les ateliers associent l'enseignement à la mise en pratique de celui-ci.
Inscriptions sur le site de Kanshoji.



Le dojo de Brive organise un co-voiturage pour ces deux activités.